Dans n’importe quel pays du monde, même les régions les plus reculées de notre planète, il y a fort à parier que la plupart des personnes connaissent ce lieu : la Croisette de Cannes. Réputée pour son festival, ses palmiers ou encore les NRJ Music Awards, la cité du luxe est aussi une grande ville d’échecs. Le club de Cannes Echecs est l’un des plus performants en France et possède le record de titres en Top Jeunes : 10
Depuis bientôt quatre ans, les joueurs ne se retrouvent plus que dans les locaux du club. Ils ont un plus bel espace de jeu : des tables installées directement sur la Croisette, à quelques centaines de mètres du palais des Festivals. La mairie a mis en place quatre échiquiers entourés de tabourets en bois pour le plus grand plaisir des pratiquants.
Arthur Flamand, 18 ans et joueur depuis son plus jeune âge, a vécu cette expérience. « Une fois, un Allemand m’a demandé si j’enseignais. Dès qu’il venait, je lui donnais deux ou trois heures de cours. Et à chacun de ses passages à Cannes, il m’appelait pour une nouvelle leçon. » L’auteur de ces lignes a aussi pu constater par lui-même ce phénomène lors de son reportage. Un Québécois à 1800 elo puis un Australien, tous les deux simples vacanciers, ont proposé un blitz. Avec des niveaux diamétralement différents, les deux parties se sont soldées par une victoire aisée puis un succès à l’arrachée en finale.
Face au prestigieux hôtel Marriott, les habitués ou simples passants exercent leur activité favorite. « On joue tout le temps, raconte Pierre De Gasperi très souvent présent sur le lieu. On vient ici pour le soleil, la vue, les belles voitures. C’est un cadre différent de ce que l’on connaît et c’est pour ça que j’aime cet endroit. » Appuyé par plusieurs seniors licenciés au club de la ville, le projet a pris vie grâce à ceux qui sont là la majeure partie du temps. Cette petite dizaine de personnes est très souvent rejointe par des touristes interloqués par leur occupation.
Sur la Croisette de Cannes, les échecs ont une place de star
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Evènements, La revue en ligne, Nouveaux articlesDe l’amusement mais dans les règles
« Pièce touchée, pièce à jouer. On s’amuse mais les règles ce sont les règles ! »
Bien que le cadre incite au plaisir et à la décontraction, le jeu est pour autant tout aussi sérieux que dans un club. En plus de ramener leurs pièces, les pendules ont évidemment une place sur le bord des tables. Que ce soit en blitz ou en rapide, les joueurs s’affrontent dans les règles de l’art. « Pièce touchée, pièce à jouer, rappelle Lionel Massuger, très bien classé depuis des années. On s’amuse mais les règles ce sont les règles ! » Même si le sérieux est de mise sur la croisette, cela n’a rien à voir avec une compétition. « Je ne vais pas là-bas pour travailler mes échecs, admet Arthur Flamand. Cependant, il m’est arrivé de tester des variantes afin de voir ce qu’elles donnent en pratique. Et en plus, ça fait toujours de l’expérience. » Un cadre qui incite de très bons joueurs à venir à l’instar de plusieurs Maîtres Internationaux.
Arrivé de Bretagne, Romain Henry est venu faire ses études de journalisme à Cannes. Habitué à jouer sur internet, ces tables lui permettent de découvrir une nouvelle facette du jeu. « C’est beaucoup mieux que devant un PC ! On joue avec de vrais adversaires, on rencontre des personnes d’horizons différents. Ça donne envie de rester car toucher les pièces est bien mieux que de cliquer avec sa souris. »
Ambiance différente au fil des saisons
Les semaines passent et l’atmosphère change sur les tables de la Croisette. Pendant l’été, les joueurs prévoient les parasols pour abriter un ou deux échiquiers car le soleil de plomb du sud de la France rend difficile la pratique des échecs en extérieur. « D’ici mi-septembre, on va pouvoir commencer à jouer sur toutes les tables, explique Pierre De Gasperi. » Avec l’arrivée de nombreux touristes, les gens vont et viennent le long de la mer. Le passage ne s’interrompt jamais et les vacanciers s’arrêtent, regardent ou prennent des photos. Une petite fille s’exclame : « oh j’adore les échecs. »
Mais alors est-ce difficile de jouer en extérieur ? « Personnellement cela ne me dérange pas, raconte Arthur Flamand. On n’est pas toujours aussi concentré que dans un tournoi mais l’enjeu est moindre. J’aime bien quand les gens me regardent, se regroupent autour de la table. Il y a un peu de pression et de l’adrénaline qui fait que nous n’avons pas envie de perdre devant eux. »
Alors que l’automne fait son apparition sur la Côte d’Azur, et que les jours raccourcissent, la saison creuse s’installe doucement. Les promeneurs se font moins nombreux et les Cannois sont plus présents. Des élèves sortent de cours, des personnes âgées baladent et certains sortent leur chien mais les joueurs sont toujours présents.
La nuit tombe, les néons rouges s’allument sur l’avenue la plus célèbre de Cannes. Cela permet aux échiquiers d’être toujours éclairés. « Le climat d’ici est agréable donc ce n’est pas dérangeant de jouer le soir vers 18h, estime Romain Henry. » L’hiver étant doux dans les Alpes-Maritimes et le beau temps toujours présent, les joueurs seront au rendez-vous tout l’hiver sur les échiquiers de la Croisette.
Quand Arthur Flamand pose avec une actrice mondialement connue
En plein Festival de Cannes, Arthur Flamand a participé à un shooting photo improvisé avec Anna-Maria Sieklucka.
En plein Festival de Cannes, Arthur Flamand s’est retrouvé dans une situation pour le moins étonnante. Le jeune joueur a participé à un shooting photo improvisé avec une actrice mondialement connue : Anna-Maria Sieklucka. « J’étais en train de jouer comme d’habitude et j’allais ranger mes pièces quand je les ai vues, elle et sa photographe, raconte celui qui est licencié dans un club de Nice. Je lui ai demandé si elle voulait ma place et elle a accepté. Alors qu’elle commençait à s’installer, elle m’a demandé de venir m’asseoir avec elle pour poser. » Arthur se retrouve donc à jouer une fausse partie avec la célèbre actrice du film 365 jours. Après plus de dix minutes à lui aussi faire l’acteur, les deux « mannequins » ont échangé un peu sur leur vie respective. « Avant de partir, elle a pris mon Instagram. J’ai été étonné de voir qu’elle ait posté une photo et une vidéo où j’apparais. Je peux maintenant dire que j’ai un compte de 1.8M d’abonnés qui me suit, plaisante-t-il. »